Ma silhouette se dessine, dans la lueur de l'aube jaune déchire le relief,
Surplombe un champ où pousse des clônes et des quintaux de blé.
Sur cette plaine peu féconde aux terres stériles,
Il me prend de vous haïr une seconde
Comme la minute hait les heures. Je pardonne aux ingrats
Qui m'ont ligoté là. Perché sur un silence et les bras
Cloués à vos peurs, vous exhibez ma dépouille
Pour effrayer les corbeaux qui me narguent et me souillent,
Qui picorent vos s****ces. Pourtant je protège vos récoltes.
Grimaçant à jamais comme un fou désinvolte.
L'ombre du vieux moulin se dissipe. Je bénis la farine.
Moi, le disciple crucifié couronné d'épines.
Sous la pluie le vent et à travers le temps.
De toutes les batailles, mon fin spectre de paille
Effraie les pénitents. Même les innocents.
Baptêmes ou fiancailles, votre joie me noue les entrailles.
Je suis le martyr sacrifié à l'autel de votre fausseté,
La victime de vos rumeurs hautaines.
Vous avez de la chance que mes lèvres soient cousues
Ou je vous en dirais de belles histoires. Vous m'avez déçu.
Et dire que je veille à ce que vos pousses grandissent,
Qu'à l'abris du vice des autres elle s'épanouissent.
Et vous me remerciez en m'ignorant?
Jadis on me craignait, m'offrait des guerres en présent
Mais c'est du passé. Les jours passent et moi, fidèle,
Je contemple les moissons et l'ample voûte me parle d'elle.
Je tutoie l'essentiel, excuse vos déraisons,
Et j'attends, patient, la prochaine saison.
Refrain
Voyez ma face écorchée par un sourire malin
Comme mon flanc droit entaillé par la lance du destin.
La faute à ce vieux paysan, ce plouc aux gestes brusques
Qui vous fait croire qu'on est quelqu'un même en portant des frusques.
L'hypocrite vous soulage de vos maux, de vos biens,
Et j'y ai cru ma foi, mais il a resserré mes liens
Mon propre père m'a planté là comme un sinistre exemple
Pour dissuader les pêcheurs et les pousser dans les temples.
Vouer un c**te en ruine, acheter une bouchée de pain
Et un salut éphémère comme les vapeurs du vin
Mon sang divin. Deux millénaires à voir pourrir mes restes.
Je vous aime mais ne m'en voulez pas si je vous déteste.
Refrain
Je préfère vos enterrements.
Laissez moi vous conter La complainte de l'épouvantail
Surplombe un champ où pousse des clônes et des quintaux de blé.
Sur cette plaine peu féconde aux terres stériles,
Il me prend de vous haïr une seconde
Comme la minute hait les heures. Je pardonne aux ingrats
Qui m'ont ligoté là. Perché sur un silence et les bras
Cloués à vos peurs, vous exhibez ma dépouille
Pour effrayer les corbeaux qui me narguent et me souillent,
Qui picorent vos s****ces. Pourtant je protège vos récoltes.
Grimaçant à jamais comme un fou désinvolte.
L'ombre du vieux moulin se dissipe. Je bénis la farine.
Moi, le disciple crucifié couronné d'épines.
Sous la pluie le vent et à travers le temps.
De toutes les batailles, mon fin spectre de paille
Effraie les pénitents. Même les innocents.
Baptêmes ou fiancailles, votre joie me noue les entrailles.
Je suis le martyr sacrifié à l'autel de votre fausseté,
La victime de vos rumeurs hautaines.
Vous avez de la chance que mes lèvres soient cousues
Ou je vous en dirais de belles histoires. Vous m'avez déçu.
Et dire que je veille à ce que vos pousses grandissent,
Qu'à l'abris du vice des autres elle s'épanouissent.
Et vous me remerciez en m'ignorant?
Jadis on me craignait, m'offrait des guerres en présent
Mais c'est du passé. Les jours passent et moi, fidèle,
Je contemple les moissons et l'ample voûte me parle d'elle.
Je tutoie l'essentiel, excuse vos déraisons,
Et j'attends, patient, la prochaine saison.
Refrain
Voyez ma face écorchée par un sourire malin
Comme mon flanc droit entaillé par la lance du destin.
La faute à ce vieux paysan, ce plouc aux gestes brusques
Qui vous fait croire qu'on est quelqu'un même en portant des frusques.
L'hypocrite vous soulage de vos maux, de vos biens,
Et j'y ai cru ma foi, mais il a resserré mes liens
Mon propre père m'a planté là comme un sinistre exemple
Pour dissuader les pêcheurs et les pousser dans les temples.
Vouer un c**te en ruine, acheter une bouchée de pain
Et un salut éphémère comme les vapeurs du vin
Mon sang divin. Deux millénaires à voir pourrir mes restes.
Je vous aime mais ne m'en voulez pas si je vous déteste.
Refrain
Je préfère vos enterrements.
Laissez moi vous conter La complainte de l'épouvantail