J'suis l'homme moderne, élevé aux plateaux télé
Génération micro-ondes et plats surgelés
Collectionneur d'objets sans utilité
Nostalgique d'un passé qui n'a jamais existé
J'suis l'homme high-tech, discothèque, Internet
Pas de bibliothèque comme en avaient mes ancêtres
Ou peut-être pour la décoration du living
Avec d'authentique objets d'art fabriqués en usine
J'aime, j'aime cette vie urbaine
Les réparties à l'américaine, le cables, les chaînes
J'suis l'homme western, un amas cellulaire
Le porte-parole du néant paumé sans son cellulaire
J'suis l'homme sans fil, relié par satellite
J'évolue sous un ciel bleu électrique
J'aime l'odeur de l'essence, les horizons cimentés
Symétriques, supermarchés, musique électronique
J'suis l'homme pub, l'homme dernier cri
Appartement insalubre, vêtements hors de prix
Un look industriel, des clones à chaque coin d'rue
Fringués pareil, un uniforme original reste quand même un uniforme
J'suis l'homme poupée Barbie, version barbu
Bien entretenu, si j'prends soin d'moi c'est pas pour vivre centenaire
J'ai juste envie d'avoir l'air d'une affiche publicitaire
J'suis l'homme à tout faire, pas d'vocation, pas d'chemin
J'trime par intérim, prends les transports en commun
Le week-end, j'vais en boite, on s'y ennuie en commun
J'suis l'homme personne, on a des points en commun
On a les mêmes apparts, les mêmes cafards
Les mêmes grand-mères mourrantes qu'on prend pas l'temps d'aller voir
Les mêmes peines, les mêmes boulots à la chaîne
Les mêmes défonces pour oublier les mêmes problèmes
J'suis l'homme moderne, posé là comme un meuble
Témoin occulaire d'une justice aveugle
A l'étroit dans mon immeuble, un mammifère de trop
Un danger pour la planète, un régal pour les asticots
J'suis l'homme voiture, auto toutes options
L'air conditionné, l'airbag et même l'air con
J'pousse le son à fond, baisse ma vitre
Persuadé d'avoir bon goût et qu'tout le monde aime ma musique
J'suis l'homme vite vite, môme des années 80
Qui s'approche de la trentaine et qui s'sent vieux soudain
J'me souviens des génériques de dessins animés
J'connais par coeur tous les slogans des vieilles publicités
Génération Betamax, cassette audio, baladeur
J'me suis senti à la pointe avec les premiers beepers
J'suis l'homme spectateur du temps qui passe
Qui efface tout et qui détruit tout quoi qu'je fasse
J'suis l'homme moderne, l'avenir de mes parents
Ces hommes des cavernes, aux principes étonnants
Luttant encore, s'indignant haut et fort comme des dinosaures
Qui n'ont pas compris qu'ils étaient déjà morts
Rappeur hardcore, j'suis l'homme engagé
La rebellion déclinée en produits dérivés
Un peu artiste, un peu escroc, un peu confus
Prisonnier d'une image qui ne le reflète plus
J'suis l'homme muscu, jogging, régime, club de gym
Protéines, et cures de I-carnitine
Tenté par le bouddhisme, la médecine parallèle
Dont les bonnes résolutions finissent toutes à la poubelle
J'suis l'homme puzzle, en pièces détachées
Le résultat de millions d'êtres et de millions d'années
Mes ancêtres étaient des guerriers, des grands bâtisseurs
Pas moi, mais j'ai un portable 3G et d'ailleurs
Bluetooth ton numéro qu'on s'appelle pour rien s'dire
Envoie moi des textos et des photos bien délires
Prend cette mini vidéo, tu vas voir elle est fatale
Dedans y'a cette nana qui s'fait déboîter par un cheval
J'suis l'homme travail, j'ai besoin de vacances
Parqué sur un camping sale dans le sud de la France
Après 15 heures de bagnole, péages et embouteillages
Les HLM de Port-de-Plage me gâchent le paysage
J'suis l'homme dommage, l'homme désolé
L'homme pas de bol, pas de chance, moi j'peux pas vous aider
a**is derrière son bureau, devant son ordinateur
Finissant sa réussite en attendant qu'il soit l'heure
J'suis l'homme, l'homme cheminée
L'homme cigarette, j'suis l'homme déterminé
C'est terminé, demain j'arrête
Mais pour l'instant j'suis qu'un smicard banal
Qui dépense toutes ses thunes dans un suicide légal
J'suis l'homme j'sais pas, ça m'est égal, j'm'en fous
J'vote pas, la gauche, la droite, c'est la même chose partout
J'vais quand même pas perdre une heure pour l'avenir de mon pays
Par contre j'ai voté contre Harlem à la Star Academy
J'suis l'homme tout est permis, j'me dit qu'c'est pas d'ma faute
J'me dit qu'si c'était pas moi, ben ce serait quelqu'un d'autre
J'ai fait un paquet d'saloperies dans ma vie mais tu sais
J'ai toujours une excuse pour avoir la conscience en paix
J'suis l'homme des villes, l'individualiste
L'esprit léger, engagé dans un combat égoïste
Quand j'regarde par la fenêtre, j'vois pas d'gens à l'extérieur
J'vois qu'mon reflet dans la vitre et j'me trouve beau d'ailleurs (et j'me trouve beau d'ailleurs)
J'suis l'homme mouton, celui à qui on a appris à aimer sa prison
Je pourrais m'évader, mais non, je n'le ferais pas
Je suis mon propre maton, et j'ai peur de moi
J'm'ennuie, j'suis l'homme blasé
J'm'ennuie comme un soldat en période de paix
En attendant de trouver une vraie raison d'exister
Je fais comme tout le monde, j'allume la télé
J'suis l'homme paumé, sans réaction
J'ai pas d'esprit à part l'esprit d'contradiction
Polémiques à la con, avis interchangeables
Comment se faire remarquer quand on est pas remarquable
J'suis l'homme blanc, l'homme blanc, descendant d'un colon
Le subconscient honteux de toutes ces persécutions
Démagogue de gauche, le profil du mec bien
Politiquement correct, mais qui n'en pense pas moins
J'suis l'homme doute, c'est ma seule certitude
Un visage perdu dans la multitude
Où sont passées toutes ces odeurs familières
Tous ces visages rassurants, la sérénité d'hier
J'suis l'homme moderne, j'voudrais dire "je t'aime" c'est tout
J'voudrais t'serrer dans mes bras mais tu m'prendrais pour un fou
J'voudrais parler à cette petite fille qui joue dans l'square
Mais j'veux pas passer pour un pervers alors j'me barre
J'peux pas sourire aux femmes, y'a trop d'histoires de viols
Porter le sac des vieilles dames, bien trop d'histoires de vols
J'ai peur de passer pour ce que je n'suis pas
Et puis, j'ai aussi un peu peur d'être ce que je suis
Rester soi-même c'est important il paraît
Mais comment rester soi-même quand on n'sait pas qui on est
Je fuis l'amour, je fuis la haine, je fuis les conflits
J'ai si peur de frôler la mort que j'ne fais que frôler la vie
Génération micro-ondes et plats surgelés
Collectionneur d'objets sans utilité
Nostalgique d'un passé qui n'a jamais existé
J'suis l'homme high-tech, discothèque, Internet
Pas de bibliothèque comme en avaient mes ancêtres
Ou peut-être pour la décoration du living
Avec d'authentique objets d'art fabriqués en usine
J'aime, j'aime cette vie urbaine
Les réparties à l'américaine, le cables, les chaînes
J'suis l'homme western, un amas cellulaire
Le porte-parole du néant paumé sans son cellulaire
J'suis l'homme sans fil, relié par satellite
J'évolue sous un ciel bleu électrique
J'aime l'odeur de l'essence, les horizons cimentés
Symétriques, supermarchés, musique électronique
J'suis l'homme pub, l'homme dernier cri
Appartement insalubre, vêtements hors de prix
Un look industriel, des clones à chaque coin d'rue
Fringués pareil, un uniforme original reste quand même un uniforme
J'suis l'homme poupée Barbie, version barbu
Bien entretenu, si j'prends soin d'moi c'est pas pour vivre centenaire
J'ai juste envie d'avoir l'air d'une affiche publicitaire
J'suis l'homme à tout faire, pas d'vocation, pas d'chemin
J'trime par intérim, prends les transports en commun
Le week-end, j'vais en boite, on s'y ennuie en commun
J'suis l'homme personne, on a des points en commun
On a les mêmes apparts, les mêmes cafards
Les mêmes grand-mères mourrantes qu'on prend pas l'temps d'aller voir
Les mêmes peines, les mêmes boulots à la chaîne
Les mêmes défonces pour oublier les mêmes problèmes
J'suis l'homme moderne, posé là comme un meuble
Témoin occulaire d'une justice aveugle
A l'étroit dans mon immeuble, un mammifère de trop
Un danger pour la planète, un régal pour les asticots
J'suis l'homme voiture, auto toutes options
L'air conditionné, l'airbag et même l'air con
J'pousse le son à fond, baisse ma vitre
Persuadé d'avoir bon goût et qu'tout le monde aime ma musique
J'suis l'homme vite vite, môme des années 80
Qui s'approche de la trentaine et qui s'sent vieux soudain
J'me souviens des génériques de dessins animés
J'connais par coeur tous les slogans des vieilles publicités
Génération Betamax, cassette audio, baladeur
J'me suis senti à la pointe avec les premiers beepers
J'suis l'homme spectateur du temps qui passe
Qui efface tout et qui détruit tout quoi qu'je fasse
J'suis l'homme moderne, l'avenir de mes parents
Ces hommes des cavernes, aux principes étonnants
Luttant encore, s'indignant haut et fort comme des dinosaures
Qui n'ont pas compris qu'ils étaient déjà morts
Rappeur hardcore, j'suis l'homme engagé
La rebellion déclinée en produits dérivés
Un peu artiste, un peu escroc, un peu confus
Prisonnier d'une image qui ne le reflète plus
J'suis l'homme muscu, jogging, régime, club de gym
Protéines, et cures de I-carnitine
Tenté par le bouddhisme, la médecine parallèle
Dont les bonnes résolutions finissent toutes à la poubelle
J'suis l'homme puzzle, en pièces détachées
Le résultat de millions d'êtres et de millions d'années
Mes ancêtres étaient des guerriers, des grands bâtisseurs
Pas moi, mais j'ai un portable 3G et d'ailleurs
Bluetooth ton numéro qu'on s'appelle pour rien s'dire
Envoie moi des textos et des photos bien délires
Prend cette mini vidéo, tu vas voir elle est fatale
Dedans y'a cette nana qui s'fait déboîter par un cheval
J'suis l'homme travail, j'ai besoin de vacances
Parqué sur un camping sale dans le sud de la France
Après 15 heures de bagnole, péages et embouteillages
Les HLM de Port-de-Plage me gâchent le paysage
J'suis l'homme dommage, l'homme désolé
L'homme pas de bol, pas de chance, moi j'peux pas vous aider
a**is derrière son bureau, devant son ordinateur
Finissant sa réussite en attendant qu'il soit l'heure
J'suis l'homme, l'homme cheminée
L'homme cigarette, j'suis l'homme déterminé
C'est terminé, demain j'arrête
Mais pour l'instant j'suis qu'un smicard banal
Qui dépense toutes ses thunes dans un suicide légal
J'suis l'homme j'sais pas, ça m'est égal, j'm'en fous
J'vote pas, la gauche, la droite, c'est la même chose partout
J'vais quand même pas perdre une heure pour l'avenir de mon pays
Par contre j'ai voté contre Harlem à la Star Academy
J'suis l'homme tout est permis, j'me dit qu'c'est pas d'ma faute
J'me dit qu'si c'était pas moi, ben ce serait quelqu'un d'autre
J'ai fait un paquet d'saloperies dans ma vie mais tu sais
J'ai toujours une excuse pour avoir la conscience en paix
J'suis l'homme des villes, l'individualiste
L'esprit léger, engagé dans un combat égoïste
Quand j'regarde par la fenêtre, j'vois pas d'gens à l'extérieur
J'vois qu'mon reflet dans la vitre et j'me trouve beau d'ailleurs (et j'me trouve beau d'ailleurs)
J'suis l'homme mouton, celui à qui on a appris à aimer sa prison
Je pourrais m'évader, mais non, je n'le ferais pas
Je suis mon propre maton, et j'ai peur de moi
J'm'ennuie, j'suis l'homme blasé
J'm'ennuie comme un soldat en période de paix
En attendant de trouver une vraie raison d'exister
Je fais comme tout le monde, j'allume la télé
J'suis l'homme paumé, sans réaction
J'ai pas d'esprit à part l'esprit d'contradiction
Polémiques à la con, avis interchangeables
Comment se faire remarquer quand on est pas remarquable
J'suis l'homme blanc, l'homme blanc, descendant d'un colon
Le subconscient honteux de toutes ces persécutions
Démagogue de gauche, le profil du mec bien
Politiquement correct, mais qui n'en pense pas moins
J'suis l'homme doute, c'est ma seule certitude
Un visage perdu dans la multitude
Où sont passées toutes ces odeurs familières
Tous ces visages rassurants, la sérénité d'hier
J'suis l'homme moderne, j'voudrais dire "je t'aime" c'est tout
J'voudrais t'serrer dans mes bras mais tu m'prendrais pour un fou
J'voudrais parler à cette petite fille qui joue dans l'square
Mais j'veux pas passer pour un pervers alors j'me barre
J'peux pas sourire aux femmes, y'a trop d'histoires de viols
Porter le sac des vieilles dames, bien trop d'histoires de vols
J'ai peur de passer pour ce que je n'suis pas
Et puis, j'ai aussi un peu peur d'être ce que je suis
Rester soi-même c'est important il paraît
Mais comment rester soi-même quand on n'sait pas qui on est
Je fuis l'amour, je fuis la haine, je fuis les conflits
J'ai si peur de frôler la mort que j'ne fais que frôler la vie