Te souviens-tu de ces temps-là ?
Nous suivions les chemins étroits
Jusqu'au fond des bois
La maison de Marius se cachait
Entre les ronces et les genêts
Qui la protégeaient
En hiver nous partions à l'école
Bien emmitouflés dans nos caches-cols
Entre les livres et les cahiers
Une pomme pour la récré
L'école Marius l'avait oublié
Au labour à la taille et au blé
Il lui fallait aider
Nous on trouvait sa vie passionnante
Il disait qu'elle n'était pas marante
Qu'il fallait s'accrocher
Pour travailler il faut des machines
Y en a marre de courber l'échine
Pour trois fois rien
Pour acheter il faut emprunter
Et puis après tu dois rembourser
Et tu es piégé
En été, tu cueilles les fruits que la grêle a laissé
Tu moissonnes quelques balles de blé
Tu fauches aussi les prés
Si la pluie a bien voulu tomber
Et même si le raisin a gelé
Il faut payer l'tracteur, les engrais
L'a**urance et le prêt
Un jour Milou a f***u le camp
Le fils Braïsse en a fait autant
Le Camille bosse au ciment
La ferme du Marius est vendue
Il y a trois ans peut-être plus
A un gars cossu
La faucheuse dehors a rouillé
La luzerne n'a plus repoussé
Les pommiers sont crevés
L'antiquaire de Privas est passé
Il a raflé l'pétrin l'vaisselier
Les jougs et les chenets
C'est dommage, on aurait bien aimé rester
Et pour vivre on aurait travaillé
Faudrait pas croire qu'la terre
On aurait pas su quoi en faire
Mais la vie ne va pas s'arrêter
Des gens sérieux vont s'en occuper
Des gens plein d'idées
L'an prochain ils vont faire un camping
Et l'année d'après un parking -
Des tennis une piscine
De partout les touristes vont venir
Voir les grottes, les avens, les dolmens
La vallée va revivre... deux mois dans l'année.
Nous suivions les chemins étroits
Jusqu'au fond des bois
La maison de Marius se cachait
Entre les ronces et les genêts
Qui la protégeaient
En hiver nous partions à l'école
Bien emmitouflés dans nos caches-cols
Entre les livres et les cahiers
Une pomme pour la récré
L'école Marius l'avait oublié
Au labour à la taille et au blé
Il lui fallait aider
Nous on trouvait sa vie passionnante
Il disait qu'elle n'était pas marante
Qu'il fallait s'accrocher
Pour travailler il faut des machines
Y en a marre de courber l'échine
Pour trois fois rien
Pour acheter il faut emprunter
Et puis après tu dois rembourser
Et tu es piégé
En été, tu cueilles les fruits que la grêle a laissé
Tu moissonnes quelques balles de blé
Tu fauches aussi les prés
Si la pluie a bien voulu tomber
Et même si le raisin a gelé
Il faut payer l'tracteur, les engrais
L'a**urance et le prêt
Un jour Milou a f***u le camp
Le fils Braïsse en a fait autant
Le Camille bosse au ciment
La ferme du Marius est vendue
Il y a trois ans peut-être plus
A un gars cossu
La faucheuse dehors a rouillé
La luzerne n'a plus repoussé
Les pommiers sont crevés
L'antiquaire de Privas est passé
Il a raflé l'pétrin l'vaisselier
Les jougs et les chenets
C'est dommage, on aurait bien aimé rester
Et pour vivre on aurait travaillé
Faudrait pas croire qu'la terre
On aurait pas su quoi en faire
Mais la vie ne va pas s'arrêter
Des gens sérieux vont s'en occuper
Des gens plein d'idées
L'an prochain ils vont faire un camping
Et l'année d'après un parking -
Des tennis une piscine
De partout les touristes vont venir
Voir les grottes, les avens, les dolmens
La vallée va revivre... deux mois dans l'année.