Il m'avait dit seulement "je t'aime"
Et ces mots-là, ça compte tout de même.
On s'est aimé huit jours tout plein
Puis il m'a dit un beau matin :
"V'là que j'm'en vais. N'aie trop d'peine.
J'suis matelot, faut qu'tu comprennes."
"Les marins ça fait des voyages.
On reste jamais pour bien longtemps.
On part joyeux, on revient content.
Des fois; bien sûr; y a les naufrages,
Mais les retours c'est tout plaisir
Et nos amours peuvent pas mourir.
On sait qu'on r'part, on n'a pas l'cœur
De s'faire du mal à son bonheur.
Faut pas pleurer ! Aie du courage !
La mer est belle et puis dis-toi
Qu'on n'y peut rien ni toi ni moi
Et qu'les marins, faut qu'ça voyage."
J'l'ai vu partir sur son navire.
Y m'faisait d'loin un beau sourire,
Et d'un seul coup je n'l'ai plus vu
Et puis l'bateau a disparu.
La mer chantait d'une voix câline.
On a parlé comme des copines.
Les marins ça fait des voyages.
Ça reste jamais pour bien longtemps.
S'il revient joyeux, il repart content.
Pour les aimer, faut du courage,
Mais les retours c'est tout plaisir
Et leurs amours peuvent pas mourir.
Le voilà qui part, mon pauvr'bonheur.
Dessus la mer vogue mon cœur
Mais v'là qu'je pense qu'y a des naufrages.
Sois bonne, la mer : ne l'garde pas.
Si tu veux bien, on partagera,
Comme les marins, faut qu'ça voyage.
J'l'ai attendu pendant des s'maines,
Et puis maint'nant c'est plus la peine.
Il m'a fait dire par ses amis
Qu'y r'viendrait plus, qu'c'était fini.
Il m'avait fait cadeau d'une bague.
Je l'ai jetée au creux des vagues.
Les marins ça fait des voyages.
On les espère pendant longtemps.
Y'en a qui r'viennent de temps en temps.
D'autres s'font crocher l'cœur au passage.
Y a plus d'retour, y a plus d'plaisir.
Y a plus d'amour, y a qu'à mourir.
Celui qu'j'aimais, y r'viendra pas
Et puis s'y r'vient, il recommenc'ra,
Car les marins, faut qu'ça voyage.
Ça court toujours vers d'autres bonheurs
Et ça nous laisse avec notre cœur,
Notre cœur fané pour tout partage.
Et ces mots-là, ça compte tout de même.
On s'est aimé huit jours tout plein
Puis il m'a dit un beau matin :
"V'là que j'm'en vais. N'aie trop d'peine.
J'suis matelot, faut qu'tu comprennes."
"Les marins ça fait des voyages.
On reste jamais pour bien longtemps.
On part joyeux, on revient content.
Des fois; bien sûr; y a les naufrages,
Mais les retours c'est tout plaisir
Et nos amours peuvent pas mourir.
On sait qu'on r'part, on n'a pas l'cœur
De s'faire du mal à son bonheur.
Faut pas pleurer ! Aie du courage !
La mer est belle et puis dis-toi
Qu'on n'y peut rien ni toi ni moi
Et qu'les marins, faut qu'ça voyage."
J'l'ai vu partir sur son navire.
Y m'faisait d'loin un beau sourire,
Et d'un seul coup je n'l'ai plus vu
Et puis l'bateau a disparu.
La mer chantait d'une voix câline.
On a parlé comme des copines.
Les marins ça fait des voyages.
Ça reste jamais pour bien longtemps.
S'il revient joyeux, il repart content.
Pour les aimer, faut du courage,
Mais les retours c'est tout plaisir
Et leurs amours peuvent pas mourir.
Le voilà qui part, mon pauvr'bonheur.
Dessus la mer vogue mon cœur
Mais v'là qu'je pense qu'y a des naufrages.
Sois bonne, la mer : ne l'garde pas.
Si tu veux bien, on partagera,
Comme les marins, faut qu'ça voyage.
J'l'ai attendu pendant des s'maines,
Et puis maint'nant c'est plus la peine.
Il m'a fait dire par ses amis
Qu'y r'viendrait plus, qu'c'était fini.
Il m'avait fait cadeau d'une bague.
Je l'ai jetée au creux des vagues.
Les marins ça fait des voyages.
On les espère pendant longtemps.
Y'en a qui r'viennent de temps en temps.
D'autres s'font crocher l'cœur au passage.
Y a plus d'retour, y a plus d'plaisir.
Y a plus d'amour, y a qu'à mourir.
Celui qu'j'aimais, y r'viendra pas
Et puis s'y r'vient, il recommenc'ra,
Car les marins, faut qu'ça voyage.
Ça court toujours vers d'autres bonheurs
Et ça nous laisse avec notre cœur,
Notre cœur fané pour tout partage.