[Ekoué]
Devant les cle-ons du bled, devant la famille, pas de hip-hop machin, pas de pantalon aux chevilles, c'est sûr. Le genre de truc qui ne conçoivent pas de rigolos, plutôt une baffe dans la gueule et un aller Paris-Togo. Car je suis un métèque - ça oui - mais je ne viens pas d'Italie mais d'une ex-colonie aujourd'hui sous dictature. Ici, pas de temps à perdre copain, quand on a le pif dans la merde et l'épiderme d'un africain. Mieux vaut se taire, faire ses affaires, prendre son blé, faire péter les diplômes ou se dépenser en faculté. C'est comme ça, là-bas le peura ça veut dire quoi ? C'est clair que pour la famille, j'ai pas le temps de jouer à ça : "tes amerloques, tu les laisses où ils sont ! Leur c**ture bidon, leur façon de f***re leurs pantalons. En clair, ces années de sévices, de sacrifices, c'est pas pour que tu grandisses et que la douce France t'applaudisse. Ici, t'es en mission pas en clown, fiston, en blacks qui chantonnent et apparentés à des clones. Tant de bons et loyaux services et de boulots à contre-cœur c'est pas pour que tu finisses une terreur chez les rappeurs." Voilà ce que la famille en clair me répond quand je parle à la première personne et que j'hausse trop le ton. En clair, ça ne demande pas d'explications, c'est fondé, le genre de raisonnement qui te cloue le bec à l'arrivée. J'y songe car rien n'éponge un passé de rapatrié, des visas falsifiés, faux, des papiers de clando. J'y pense, reste qué-blo et blessé dans mon ego. J'y pense, reste qué-blo et blessé dans mon ego.
Refrain
L'expatrié du coin te parle : "eh quoi de neuf cousin ?" A l'heure où trop de putes jouent la carte de l'a**imilation, ici ou là, le même schéma, le même statu quo. Perdu le c** entre deux chaises, seul face à mon ego.
Les vols archi-complets, express, charters UTA. Des bagages à main rembourrés de colis pour les mamas. Arrivée, température locale : 37 degrés nets. Un léger vent sec souffle, le soleil frappe fort. Les vêtements trempés, le corps mouillé à l'aéroport. Changement de décor, ici, des militaires armés, une photo du président collée aux casquettes des douaniers en vestes kaki, au regard apparemment froid, mais tranquilles avec toi quand tu leur ché-la des CFA. Bref, état de déprime sous une chaleur maritime, torpeur unanime pour un p***** de régime. La famille m'attend, devant les grands-parents je me tiens droit. Je l'écrase quand on me demande "est-ce que les études ça va ?" Les compliments défilent, quelques cousins se parlent et me bré-chan : "Qu'est-ce que c'est que ces sapes et ces manières de petit blanc ? Des baskets en cuir, un jeans alors qu'il crève de chaud, négro. Atterris où tu veux, pas au Togo, redescends sur terre ou barre-toi dans un 4 étoiles, plein de parisiennes à poil en train de faire de la planche à voile." Conscient que le phénomène est inverse, que là-bas c'est pas les ressortissants français qui manifestent. Chez moi, tout de même, avec l'adjectif franco - un p***** de terme en trop qui me blesse droit dans mon ego. Un p***** de terme en trop qui me blesse droit dans mon ego.
Refrain
Le c** entre deux chaises, un permis de conduire aux frontières, ici, une carte d'identité française périmée. Mon gros nez, mes tifs crépus et secs annulent sa validité, c'est certain. Après tout, je m'en fous, là où je suis vex' c'est que le contexte actuel et dans lequel j'évolue me colle au c**. Un statut de paria ici, d'intrus en cance-va au bled, une c**ture dissoute et corrompue de A à Z. Beaucoup sont dans mon cas mais ne le revendiquent pas trop. Aveugle ou parano, personne ne ment à son ego. Aveugle ou parano, personne ne ment à son ego.
Refrain
Devant les cle-ons du bled, devant la famille, pas de hip-hop machin, pas de pantalon aux chevilles, c'est sûr. Le genre de truc qui ne conçoivent pas de rigolos, plutôt une baffe dans la gueule et un aller Paris-Togo. Car je suis un métèque - ça oui - mais je ne viens pas d'Italie mais d'une ex-colonie aujourd'hui sous dictature. Ici, pas de temps à perdre copain, quand on a le pif dans la merde et l'épiderme d'un africain. Mieux vaut se taire, faire ses affaires, prendre son blé, faire péter les diplômes ou se dépenser en faculté. C'est comme ça, là-bas le peura ça veut dire quoi ? C'est clair que pour la famille, j'ai pas le temps de jouer à ça : "tes amerloques, tu les laisses où ils sont ! Leur c**ture bidon, leur façon de f***re leurs pantalons. En clair, ces années de sévices, de sacrifices, c'est pas pour que tu grandisses et que la douce France t'applaudisse. Ici, t'es en mission pas en clown, fiston, en blacks qui chantonnent et apparentés à des clones. Tant de bons et loyaux services et de boulots à contre-cœur c'est pas pour que tu finisses une terreur chez les rappeurs." Voilà ce que la famille en clair me répond quand je parle à la première personne et que j'hausse trop le ton. En clair, ça ne demande pas d'explications, c'est fondé, le genre de raisonnement qui te cloue le bec à l'arrivée. J'y songe car rien n'éponge un passé de rapatrié, des visas falsifiés, faux, des papiers de clando. J'y pense, reste qué-blo et blessé dans mon ego. J'y pense, reste qué-blo et blessé dans mon ego.
Refrain
L'expatrié du coin te parle : "eh quoi de neuf cousin ?" A l'heure où trop de putes jouent la carte de l'a**imilation, ici ou là, le même schéma, le même statu quo. Perdu le c** entre deux chaises, seul face à mon ego.
Les vols archi-complets, express, charters UTA. Des bagages à main rembourrés de colis pour les mamas. Arrivée, température locale : 37 degrés nets. Un léger vent sec souffle, le soleil frappe fort. Les vêtements trempés, le corps mouillé à l'aéroport. Changement de décor, ici, des militaires armés, une photo du président collée aux casquettes des douaniers en vestes kaki, au regard apparemment froid, mais tranquilles avec toi quand tu leur ché-la des CFA. Bref, état de déprime sous une chaleur maritime, torpeur unanime pour un p***** de régime. La famille m'attend, devant les grands-parents je me tiens droit. Je l'écrase quand on me demande "est-ce que les études ça va ?" Les compliments défilent, quelques cousins se parlent et me bré-chan : "Qu'est-ce que c'est que ces sapes et ces manières de petit blanc ? Des baskets en cuir, un jeans alors qu'il crève de chaud, négro. Atterris où tu veux, pas au Togo, redescends sur terre ou barre-toi dans un 4 étoiles, plein de parisiennes à poil en train de faire de la planche à voile." Conscient que le phénomène est inverse, que là-bas c'est pas les ressortissants français qui manifestent. Chez moi, tout de même, avec l'adjectif franco - un p***** de terme en trop qui me blesse droit dans mon ego. Un p***** de terme en trop qui me blesse droit dans mon ego.
Refrain
Le c** entre deux chaises, un permis de conduire aux frontières, ici, une carte d'identité française périmée. Mon gros nez, mes tifs crépus et secs annulent sa validité, c'est certain. Après tout, je m'en fous, là où je suis vex' c'est que le contexte actuel et dans lequel j'évolue me colle au c**. Un statut de paria ici, d'intrus en cance-va au bled, une c**ture dissoute et corrompue de A à Z. Beaucoup sont dans mon cas mais ne le revendiquent pas trop. Aveugle ou parano, personne ne ment à son ego. Aveugle ou parano, personne ne ment à son ego.
Refrain