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À la poursuite du vent Lyrics

Les restes d'un homme sur le trottoir s'arrêtent.
Dans le caniveau, il shoote dans une canette,
t**ube sur le passage à niveau, juste un kébab dans le ventre
Acheté en défonçant un parcmètre.
Il arpente la rue et ses souliers de suffisance
Le portent et soutiennent son errance
En balayant ses traces de pas, le rendant plus discret.
Camoufflant son regard sous un air distrait.
Il est de ses ombres invisibles qui puent,
Qui deviennent transparentes parce qu'on ne les voit plus,
Parce qu'on ne veut plus les voir, gênés par la crasse,
Honteux de regarder dans ce miroir pour nos angoisses.
Il est de ceux qui se nourrissent de nos ordures,
De nuit sans étoiles, de jour sans soleil,
De cauchemar sans frayeur, de rêve sans ailleurs.
Il est de ceux qui paient pour le parfum de l'air pur.
Produit d'un monde qui court
Alors que la plupart d'entre nous ne savent même pas marcher.
Etourdi être rampant, faible à notre merci.
Il se détruit pour nous rappeler que rien n'est acquis.
Il divague et personne n'entend le supplice de l'homme, de l'enfant,
Balayé par les regards distants des passants qui le trouvent envahissant.
Il marche en pensant, s'accrochant au mur comme à des souvenirs délavés, tachés de vomissure.
Cachés dans une barbe sale, dans la bave sur ses lèvres gercées jusqu'aux commissures.
Le dernier souffle d'un matin d'hiver
Déposé à la rubrique des faits divers.
Une brise légère comme la bise d'un ange.
Si mourir est un songe c'est plus chaud et moins étrange que la vie
Rien qu'un soupir face à l'ouragan
Des autres et du temps qui l'a cloué sur un banc.
Il ira là où ses ailes l'emporteront, toujours droit devant
Juste un courant d'air à la poursuite du vent.
Ses haillons souillés sentent le graillon
Comme ses propos quand il braille,
Qu'il se débraille sur la voix publique
Blasphémant sur les bourgeoises qui baillent.
Qu'il se débrouille après tout comme nous tous. On l'évite,
Se convainc qu'S.D.F. veut dire samedi, dimanche et fêtes. Et lévite
Au dessus de ses cartons, des remords, des non-dits. Sans demander pardon,
Il se souvient du jour où il dit adieu à son garçon. Il ne vit plus depuis son départ.
Sa femme la garce l'a quitté, il déblatère.
Une gorgée de plus de vinasse à déglutir.
Pour laisser la fierté engloutir le chagrin.
Les creux de son estomac ne sont rien face au gouffre du quotidien.
Elle est partie par lassitude.
Lui qui pensait la rendre heureuse dans sa solitude.
Un réveil amer, une vie simple et souple,
Mais le sommeil endort et asphyxie les couples.
Plus de motivation, plus de ciment,
De mauvaises fondations motivent son licenciement.
Peu d'indemnités. Un homme brisé et sonné
A qui la rue seule offre une immunité.
Il s'a**ied rougi par le froid, l'alcool et la honte.
Les maladies abondent. Il s'endort et vagabonde.
Refrain (2 fois)
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À la fin de l'envoi (2010)
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