Le corsaire le Grand Coureur
Est un navir' de malheur.
Quand il se met en croisière
Pour aller chasser l'Anglais,
Le vent, la mer et la guerre
Tournent contre le Français !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Il est parti de Lorient
Avec bell' mer et bon vent.
Il cinglait bâbord amure
Naviguant comme un poisson,
Un grain tombe sur sa mature
V'là le corsaire en ponton !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Il nous fallut remâter
Et bougrement bourlinguer
Tandis que l'ouvrage avance
On signale par tribord,
Un navire d'apparence
A mantelets de sabords !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
C'était un Anglais vraiment
A double rangée de dents.
Un Marchand de mort subite
Mais le Français n'a pas peur,
Au lieu de brasser en fuite
Nous le rangeons à l'honneur !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Ses boulets pleuvent sur nous
Nous lui rendons coup pour coup.
Pendant que la barbe en fume
A nos braves matelots,
Dans un gros bouchon de brume
Il nous échappe aussitôt !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Nos prises au bout de six mois
Ont pu se monter à trois :
Un navir' plein de patates
Plus qu'à moitié chaviré,
Un deuxième de savates
Et le dernier de fumier !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Pour nous refair' des combats
Nous avions à nos repas,
Des gourganes* et du lard rance,
Du vinaigre au lieu du vin,
Du biscuit pourri d'avance
Et du camphre le matin !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Pour finir ce triste sort
Nous venons périr au port.
Dans cette affreuse misère
Quand chacun s'a vu perdu,
Chacun selon sa manière
S'a sauvé comme il a pu !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Le cap'taine et son second
S'ont sauvés sur un canon,
Le maître sur la grande ancre,
Le commis dans son bidon,
Ah ! le sacré vilain cancre
Le voleur de rations !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Il eût fallu voir le coq
Et sa cuiller et son croc,
Il s'est mis dans la chaudière
Comme un vilain pot-au-feu,
Il est parti vent arrière
Atterrit au feu de Dieu !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
De notre horrible malheur
Seul le calfat est l'auteur.
En tombant de la grand-hune
Dessus le gaillard d'avant,
A r'bondi dans la cambuse
A crevé le bâtiment !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Si l'histoire du Grand Coureur
A pu vous toucher le coeur,
Ayez donc belles manières
Et payez-nous largement,
Du vin, du rack, de la bière
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Est un navir' de malheur.
Quand il se met en croisière
Pour aller chasser l'Anglais,
Le vent, la mer et la guerre
Tournent contre le Français !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Il est parti de Lorient
Avec bell' mer et bon vent.
Il cinglait bâbord amure
Naviguant comme un poisson,
Un grain tombe sur sa mature
V'là le corsaire en ponton !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Il nous fallut remâter
Et bougrement bourlinguer
Tandis que l'ouvrage avance
On signale par tribord,
Un navire d'apparence
A mantelets de sabords !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
C'était un Anglais vraiment
A double rangée de dents.
Un Marchand de mort subite
Mais le Français n'a pas peur,
Au lieu de brasser en fuite
Nous le rangeons à l'honneur !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Ses boulets pleuvent sur nous
Nous lui rendons coup pour coup.
Pendant que la barbe en fume
A nos braves matelots,
Dans un gros bouchon de brume
Il nous échappe aussitôt !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Nos prises au bout de six mois
Ont pu se monter à trois :
Un navir' plein de patates
Plus qu'à moitié chaviré,
Un deuxième de savates
Et le dernier de fumier !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Pour nous refair' des combats
Nous avions à nos repas,
Des gourganes* et du lard rance,
Du vinaigre au lieu du vin,
Du biscuit pourri d'avance
Et du camphre le matin !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Pour finir ce triste sort
Nous venons périr au port.
Dans cette affreuse misère
Quand chacun s'a vu perdu,
Chacun selon sa manière
S'a sauvé comme il a pu !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Le cap'taine et son second
S'ont sauvés sur un canon,
Le maître sur la grande ancre,
Le commis dans son bidon,
Ah ! le sacré vilain cancre
Le voleur de rations !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Il eût fallu voir le coq
Et sa cuiller et son croc,
Il s'est mis dans la chaudière
Comme un vilain pot-au-feu,
Il est parti vent arrière
Atterrit au feu de Dieu !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
De notre horrible malheur
Seul le calfat est l'auteur.
En tombant de la grand-hune
Dessus le gaillard d'avant,
A r'bondi dans la cambuse
A crevé le bâtiment !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !
Si l'histoire du Grand Coureur
A pu vous toucher le coeur,
Ayez donc belles manières
Et payez-nous largement,
Du vin, du rack, de la bière
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !